Le secteur de la Medtech (ou technologie médicale) se compose de 2 secteurs principaux: les appareils médicaux et les diagnostics. Les appareils médicaux (seringue, cathéther, implant…) constituent la catégorie historiquement la plus importante (>90%). Dans son ensemble, le marché représente $530 milliards de ventes en 2020, avec un taux de croissance annuel de 4.1%.
La Medtech souffre d’un déficit de notoriété, particulièrement quand on le compare aux fameuses Biotechnologies. Cela entraine un déficit de financement dans les stades précoces comme les tours d’amorçage et les Series A. Les financeurs professionnels, en particulier les Venture Capitalist, se concentrent sur les technologies Medtech éprouvées au stade de la Série B ou au-delà avec des tickets supérieurs à 10 millions d’euros et négligent les autres.
Pourtant, il est un secteur vibrant de l’innovation européenne: en 2018, près de 14,000 brevets ont été déposés dans le secteur Medtech, soit 7.7% des brevets totaux, loin devant la Biotech (3.5%).
Le secteur emploie 700,000 personnes en Europe avec une majorité de profils qualifiés: ingénieurs, pharmaciens, médecins, techniciens…
Le secteur est porté par des phénomènes sociétaux de fond qui laissent entrevoir une croissance durable et un besoin grandissant d’appareils médicaux:
Les besoins globaux de financement des projets dans la santé diffèrent énormément en fonction des secteurs d’activité. Voici quelques ordres de grandeur:
Les Medtech présentent un intérêt certain en proposant des rendements financiers intéressants, une barrière à l’entrée importante et un coût total largement en dessous des startups en Biotechnologies & Pharma.
La santé est un des plus gros domaines de dépenses dans les pays développés. En effet, les pays y consacrent entre 10% et 18% de leur PIB. Le secteur Medtech représente environ 20% du poste ‘Santé’.
Il est un des secteurs les plus résilients aux variations des marchés car même en temps de crise, la demande d’appareils médicaux ne faiblit pas. Il constitue ainsi un bel outil de diversification dans une optique patrimoniale.
Une des difficultés majeures pour amener un appareil médical sur le marché est la règlementation draconienne à tous les stades de développement du produit, en particulier lors des premiers essais sur l’homme (phase clinique).
Cette règlementation est certes contraignante mais elle a plusieurs bienfaits:
Il est à noter que les règlementations européenne et américaine sont en voie d’harmonisation avec la dernière directive européenne datant de 2017(MDD: Medical Device Directive); cela devrait permettre d’effectuer les mêmes essais cliniques dans les 2 juridictions et d’éviter des dépenses redondantes.
Finalement, loin d’être un frein, la règlementation dérisque et structure chaque projet Medtech autour d’étapes scientifiques et administratives précises.
Devant les nombreux défis scientifiques, humains et règlementaires que constitue un projet Medtech, on s’aperçoit que les porteurs de projets sont souvent plus expérimentés que dans des secteurs plus classiques.
Il en ressort que les fondateurs ont en principe une forte expertise (>10 ans) dans leur secteur respectif et une facilité à recruter des membres performants grâce à leurs expériences précédentes.
Une startup Medtech est d’abord un enjeu scientifique: peut-on utiliser sur l’homme un appareil médical qui a fonctionné sur des animaux; autrement dit, peut-on passer des essais pré-cliniques à des essais cliniques concluants?
Le second enjeu consiste, lorsque les essais cliniques sont positifs, à protéger son invention avec une série de brevets qui seront complétés au fur et à mesure du développement du nouveau produit.
Ainsi, les startups Medtechs ne valent que par la valeur de leur portefeuille de brevets; l’accompagnement des cabinets d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle est ainsi essentiel.
Le secteur des Medtech comprend un grand nombre de multinationales robustes dont les noms sont familiers. Les valorisations de ces entreprises sont importantes et se négocient historiquement au-dessus de 5 fois leurs revenus annuels.
Peu de startups Medtechs se lancent dans l’aventure de la distribution de leur propre produit. Il faudrait pour cela d’innombrables commerciaux qui sillonneraient les hôpitaux, les cabinets médicaux et les conférences. Une vaste majorité des startups vendent ainsi leur portefeuille de brevets à ces leaders mondiaux ou régionaux qui remplaceront leur produit-maison par le produit innovant de la startup.
Dans le secteur Medtech, la moitié des transactions se fait 100% en cash, l’autre moitié comprend du cash et des earn-out en fonction des développements futurs du produit.
“Seriez-vous intéressé d’investir dans un secteur qui offre des rendements historiques supérieurs à la moyenne, des restrictions de concurrence imposées par le gouvernement et des produits qui peuvent être essentiels au maintien de la qualité de vie des gens?”